Le Prix Expo est devenu un label de qualité largement reconnu pour les musées

Vous trouverez cet article et d'autres articles dans le rapport annuel 2023 de la SCNAT.

ENTRETIEN AVEC EMMANUELLE GIACOMETTI

Emmanuelle Giacometti, quel regard portez-vous sur ces deux prix ?

Pour un musée, déposer son dossier signifie une grande motivation et une envie de se mesurer à ses collègues dans une perspective d’émulation positive et stimulante. C’est une occasion de sortir de sa zone de confort et de remettre en question sa manière de travailler. En ce sens, aller visiter les expositions qui figurent dans la shortlist est une bonne manière d’envisager de nouvelles perspectives.

Recevoir l’un des deux prix est une grande satisfaction. Tous les lauréats le disent avec souvent beaucoup d’émotion. Parfois, le chemin pour arriver au résultat a été difficile et tortueux, recevoir le prix est alors d’autant plus important et marquant. C’est aussi l’occasion d’être mis en lumière pour la qualité de son travail, de bénéficier d’un coup de projecteur médiatique et de se faire connaître au-delà du cercle des habitués. Ces opportunités ne sont pas si fréquentes pour les musées.

À quels défis êtes-vous confrontés chaque année au sein du jury ?

Choisir les meilleures expositions parmi un éventail offrant une très large diversité en termes de budget, de surface, de typologie, de thématiques, de publics visés etc. est une performance d’équilibriste qui, même si nous avons défini des critères objectifs, garde une part nécessaire de subjectivité.

Qu’est-ce qu’une bonne expo finalement ?

C’est celle qui surprend, qui remue, qui s’engage et suscite des émotions. Elle sait parfois être drôle ou décalée mais reste accessible et traite un thème pertinent avec un angle original et assumé.

ENTRETIEN AVEC JÜRG PFISTER

Jürg Pfister, quelle est la raison d’être du Prix Expo ?

L’objectif consiste à valoriser davantage les musées en tant qu’institutions jouant un rôle décisif dans le dialogue science-société. Le Prix Expo, un label de qualité, leur donne ainsi plus de visibilité et de reconnaissance pour leur performance.

Comment trouvez-vous son évolution depuis 20 ans ?

Il connaît une très belle évolution. Dans les milieux politique, culturel et auprès du grand public, il est très bien perçu, notamment au niveau cantonal et régional. À l’échelle nationale, il est bien considéré dans les milieux culturels concernés et au niveau international, il est reconnu en partie. Enfin, il est devenu un critère de qualité et de crédibilité important pour les musées.

Depuis 2010, le Prix Museum a également été initié par la SCNAT. Dans quel but ?

Il est né du constat de l’inégalité des chances entre les musées suisses. Les grands disposent de plus de moyens et de mécènes et ont ainsi un avantage concurrentiel. Le Prix Museum rend hommage aux plus petits qui se distinguent depuis des années par des prestations d’une qualité constante et élevée et ce, indépendamment du budget.

Comment expliquer le succès des deux prix sur la durée ?

Par leur profil clair, le travail sérieux du jury et le fait qu’il s’agisse de prix décernés par une institution crédible et indépendante. Enfin, ils comblent un vide car ce sont les seuls prix du genre qui existent en Suisse.