La SCNAT e la sua rete adottano iniziative per una società e una comunità scientifica sostenibile. Appoggiano la politica, il governo e l’economia fornendo competenze e mantenendo un dialogo con i cittadini. Rafforzano la condivisione delle discipline scientifiche e promuovono le nuove generazioni accademiche.

Immagine: Sebastian, stock.adobe.com

Le climat et la biodiversité sont de plus en plus considérés comme un tout

Surmonter la crise climatique et celle de la biodiversité exige des solutions globales partout dans le monde, y compris en Suisse. Karin Ingold et Florian Altermatt sont respectivement à la tête de ProClim et du Forum Biodiversité Suisse. Dans cet entretien, ils expliquent la coopération entre les deux forums et communautés scientifiques, une démarche profondément ancrée dans la tradition de la SCNAT.

Artikel Jahresbericht 22 Biodiversitat Klima
Immagine: This Rutishauser

INTERVIEW

Quelles sont vos impressions quand vous jetez un regard rétrospectif sur l’année 2022?

Karin Ingold: Pour moi, c’était une année passionnante. Dans la politique climatique en particulier, les avancées ne se sont pas déroulées sans heurts. Mais je prends note que la population s’intéresse au thème du climat et s’engage au niveau politique.

Florian Altermatt: D’un côté, je suis content de voir que la société est davantage consciente que le changement climatique et l’érosion de la biodiversité exigent une réaction rapide. La voix des expert·e·s scientifiques y a certainement contribué. Néanmoins, je suis très inquiet du fait que la biodiversité ait été oubliée dans certaines solutions proposées.

Deux conférences de l’ONU ont en outre eu lieu …

FA: La COP 27, la grande conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Sharm el-Sheikh, et la COP 15 sur la biodiversité, à Montréal, ont montré que les deux sujets les plus urgents à l’échelle mondiale sont de plus en plus envisagés conjointement. Longtemps, la biodiversité avait été quelque peu négligée. Nous voyons plus clairement que, au cours des dix dernières années, nous avons laissé passer des occasions importantes pour la protection de la biodiversité.

KI: Lors de la Conférence climatique, aucune grande avancée spectaculaire n’a été enregistrée. Mais en jetant un regard en coulisses, j’ai constaté que certains progrès avaient été accomplis sur le plan technique. Le plus important à mon avis, c’est que de nombreuses délégations, à Sharm el-Sheikh, puis àMontréal, étaient dirigées par les mêmes personnes. Dans les échanges personnels, les mêmes expert·e·s ont pu s’engager à résoudre ces deux défis.

En Suisse, il y a aussi eu des rencontres au plus haut niveau entre la science et la politique.

KI: Nous avions en fait anticipé ces deux COP lors de ces réunions. Au Conseil fédéral, les spécialistesde la recherche sur le climat et la biodiversité ont fait cause commune lors de leur rencontre avec environun tiers des parlementaires. La confiance s’est installée – au sein de la communauté scientifique, maisaussi dans les échanges avec le milieu politique.

FA: Nous avons pu montrer que les deux crises – le changement climatique et l’érosion de la biodiversité –sont liées et qu’elles ont des répercussions. Nous avons clairement signalé que nous n’avions pas l’intention de mettre ces deux thèmes en concurrence. J’espère que le message est passé chez les représentant·e·s politiques.

KI: La manifestation organisée dans la Salle du Conseil national avait un caractère symbolique. C’est important, car cela fait partie de la politique. Pour atteindre nos objectifs, il est important d’instaurer un dialogue technique ciblé à tous les niveaux politiques – auprès des gouvernements, au sein des Parlements et dans les administrations.

Où voyez-vous des opportunités pour la SCNAT?

FA: Depuis des dizaines d’années, la SCNAT encourage des séances de réflexion commune, où des spécialistesdes domaines les plus divers se rencontrent. À mon avis, les Académies devraient se montrer plusaudacieuses et le faire savoir plus largement. L’exiguïté de la Suisse et la grande force d’innovation dusecteur de la recherche constituent des opportunités que la politique pourrait encore exploiter davantage.

KI: Les diverses disciplines pourraient encore se rapprocher. Je considère l’inclusion des sciences sociales,humaines et économiques comme une chance exceptionnelle. Toutes les disciplines peuvent nousaider à actionner les bons leviers et à surmonter les crises auxquelles nous n’avons pas su réagir dans le passé.

Categorie